20 févr. 2012

pensée(s) du jour

Cours de psychanalyse : la création artistique serait la retranscription de pensées cachées et désirs refoulés ? Après tout, l’essence même du poète maudit, c’est de coucher sur papier un mal-être, et de ce fait se soulager en l’extériorisant. Catharsis veut bien dire purification. Le processus créatif serait alors lié à des mécanismes inconscients, l’artiste fait rejaillir ce qu’il a sur le cœur. Après quoi l’œuvre développe sa propre vie : il y a une œuvre pour chaque œil qui la voit, pour chaque interprétation qui s’en fait, chaque émotion qui s’en dégage.
« Le vrai génie sans cœur est un non-sens. Car ni intelligence élevée, ni imagination, ni toutes deux ensembles ne font le génie. Amour ! Amour ! Amour ! Voilà l’âme du génie. » - Wolfgang Amadeus Mozart.

--> quelque chose de beau : "Le Parc", chorégraphie d'Angelin Preljocaj sur une musique de Mozart, dansée par Aurélie Dupont et Manuel Legris.

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(parodie d'un penseur Viking)
Ça a quelque chose d’effrayant, cette société dans laquelle on vit et qui s’attache à tout montrer, à tout dire, à tout exposer au public. Gérard Wajcman : le 21ème siècle débute dans l'idéologie de « l’hypervisible, » transparence absolue. Facebook aujourd’hui : comme les heureux élus (propos ironique) de la télé-réalité, publier des émotions, des photos maquillées, des désirs dont on veut que quelques personnes prennent conscience mais qu’on rend accessibles à tous, tenter de se créer une personnalité publique. Devenir, tous, des peoples. Le danger : à trop révéler, à trop dire sans arrêt, risque qu’on ne soit plus identifié qu’à ce qu’on crie sur les toits, risque que les gens oublient que la personnalité, c’est beaucoup plus qu’un papier d’emballage. La face visible de l’iceberg : il y a toujours quelque chose derrière. L’art contemporain de Duchamp, Malevitch et consorts, art tissé d’absence, de vide : le Carré blanc sur fond blanc ne montre rien, objectivement. Et on peut dire des milliers de choses dessus.

Et j'ai un blog : j'suis con ou quoi ?

2 commentaires:

  1. Même réflexion, même paradoxe. C'est pourquoi un blog ne doit pas être un mauvais reflet de soi, mais une mise en lumière d'une partie intéressante de toi. Il doit remplir une fonction. Comme pour moi Facebook remplit la fonction de rester au courant de ce qui se passe à 12000 kms. Mais en faire une vitrine de soi-même, non! Quelle barbarie!

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    1. Tout à fait. Le problème c'est que la tentation est grande. D'abord de faire comme ses voisins, puis essayer de faire mieux que ses voisins... Se convaincre que, se faire aimer, ça passe par des "like" et des "+1": ça finit en supplice de Tantale.

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