4 mai 2011

Cri cri cri cri

Je crois que je vais m'asseoir dans l'herbe écouter un grillon. Cri cri cri cri. C'est fou, comme bestiole. Ça passe ses journées à rien foutre et la nuit, ça chante. Moi aussi parfois je passe ma journée à rien foutre. Mais la nuit, je chante pas. Enfin, c'est surtout parce que je chante faux. Je cri cri cri cri en silence : laisse-moi cri dans ma tête ! L'herbe est fraîche, quand même, j'aurais du mettre un jean. Faudrait l'orthographier autrement, ce mot, ça fait toujours drôle à prononcer sinon. « Djinn », comme les esprits ; le mien est un peu ailleurs. J'ai un bout d'herbe dans la main. Je hume, ça sent bon, j'imagine une autre odeur. C'est con, l'avant-dernière pour le plaisir je lui avais gardé une culotte, là j'ai oublié. J'ai juste un brin d'herbe, qui n'a aucun rapport. Elle a peut-être quelque chose à moi, cela dit...

Le grillon est infatigable. Qu'est-ce que ça doit être quand ça baise, ces machins-là ! Si ça se trouve, chez eux aussi il y a des rockstars, des super grillons qui cri cri cri cri tellement bien que toutes les grillonnes sont à leurs élytres (c'est bien ça qu'ils ont les grillons, des élytres ?)
Ce soir il n'y a pas de lune : elle a mis sa culotte de nuages. Ça tombe bien, elle m'aurait frustré, celle-la, une lune qui sort de nulle part et qu'on ne peut pas toucher.
Je pense que je vais m'endormir avec une rockstar dans les oreilles. Je crois même pouvoir dire avec certitude que je vais rêver. Il n'y a ni lune ni étoiles dans ce ciel, il va bien falloir que quelqu'un les y mette.

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