10 juil. 2012

Fulgure: "J'attendrai"

       Au carmin de tes lèvres
       La rosée de mon sang
       A l'ardeur de ta fièvre
       Nos murmures d'antan

       Revoyons-nous en rêve
       Pour rattraper le temps
       N'accordons nulle trêve
       A nos doux sentiments


Comme d’habitude je caresse la main où j’ai un souvenir de tes dents – tu l’avais recouverte d’un petit baiser, mais toujours les baisers effacent leurs traces pour graver des frissons, tout comme l’écho des plus beaux rires se perpétue à l’infini dans le creux de l’oreille. Je ne t’écris jamais que lorsque le soleil est couché, car je ne veux pas qu’il lise des mots que je réserve à une autre étoile. Quand je pose la plume je suis pâle comme la lune et je regarde le ciel, où scintillent les reflets de ce que mes sens ont imprimé de toi. Je repense au sel, au sable, aux vagues de notre première rencontre, ta peau cuivrée, tes cheveux en crinière, l’au-revoir qui avait de trop près suivi le premier sourire. « Perle » n’est pas ton nom, mais c’est ce qu’il veut dire, et c’est au bord de l'eau que je t’ai rencontrée. Une sirène, tu devais repartir. Moi, trop bien élevé, ai voulu te laisser un souvenir de moi. Comme je n’avais rien, j’ai détaché un bout de mon cœur pour te le donner. J’aurais dû savoir qu’on ne peut pas vivre correctement sans un cœur entier. J’aurais dû prévoir que nos chemins ne se croiseraient plus avant des années. Alors j’écris parce qu’il faut bien faire quelque chose en t’attendant.


       Au carmin de tes lèvres
       La rosée de mon sang
       Perle j'ai pris ta fièvre
       Dans ce baiser d'enfant




L'exercice de type "fulgure" impose une taille limite au texte: 1500 caractères --> on peut en découvrir plein par ici! http://www.fulgures.com/
Contraintes pour ce texte-ci : thème "j'attendrai" + placer les mots "carmin", "chemin" et "rire".


7 juil. 2012

Rose, le festin de minuit

Une expérience un poil hors du commun. Si vous avez un peu de temps à passer et une envie d'écouter de la musique classique, rock progressif, acid jazz, black metal, folklore tibétain ou autre, faites-vous une playlist d'une demi-heure et écoutez-là sur ce film. Un court-métrage en noir et blanc sans aucun son, conçu pour être visionné avec n'importe quelle musique (enfin avec du Lady Gaga ou du Phil Collins ça risque de ne pas fonctionner) voire pour des ciné-concerts, au gré de la performance des musiciens. Une image superbe, de jeunes acteurs surprenants, esthétique gothique, un peu sanguinolente, un peu érotique, mais qui prend aux tripes et scotche les rétines.

"Rose, le festin de minuit", un film de Maxime Martinerie avec Luci Garcia, Manuel Montoya, Tristan Bayou-Carjuzaa et votre serviteur pour La Chambre Noire.




... à titre personnel, je recommande la "Gnossienne N°1" d'Erik Satie pour commencer la playlist. Un morceau de piano d'il y a un siècle qu'on croirait avoir été composé pour le film. Et pourquoi pas caser "Ondine" de Maurice Ravel, aussi. Maintenant, plongez-vous dans le noir, et bon visionnage.