27 févr. 2012

sickhollidays

Vive les vacances !!!

Bon, moi j'suis pas en congé donc j'me sens pas trop concerné,
mais une petite pensée aux vacanciers coincés au lit... :-3

23 févr. 2012

Variations airbusiennes

Exercice live (le temps d'une soirée) sur VosEcrits.com
Une couleur : rouge ; un verbe à l'impératif : sortir ; un moyen de transport : l'avion ; un fruit : des dattes.

  
(aviation: du latin « avis », qui signifie « oiseau », et « actio », qui signifie « action »)


- Non alors écoute, Thierry, la blague du calendrier, elle ne fait plus rire personne.
- Rôôh mais quoi ? Des dattes ?
- C’est le dattier, qui est une variété de palmier, maintenant fais pas chier.
- D’accord, d’accord, j’arrête… C’était pour te détendre, Brigitte, c’est tout.
- Je suis parfaitement détendue, Thierry !
- Tout va bien, messieurs-dames ?

L’hôtesse de l’air blonde pencha son joli décolleté au-dessus de la tête de Thierry qui après les dattes songea à des noix de coco mais garda son jeu de mots pourri pour lui. Brigitte ne remarqua pas le regard libidineux de son mari (qu’elle ne remarquait plus depuis longtemps d’ailleurs), crispée sur son siège, les ongles vernis enfoncés dans l’accoudoir.

- Tout va bien, mademoiselle.
- Peut-être désirez-vous un verre d’eau ?
- J’ai dit tout va bien, mademoiselle.
- Vous savez, le stress au décollage est très fréquent, nous avons l’habitude...
- J’ai dit tout va bien !

L’hôtesse hésita à prononcer quelques mots d’excuse, puis se dit qu’elle n’avait pas à s’excuser, les bourgeoises n’ont qu’à pas être aussi désagréables. Les joues de Brigitte avaient viré au rouge, deux belles griffures venaient d’apparaître sur l’accoudoir gauche, et seul Thierry trouvait amusant de fabriquer un petit avion en papier avec une page du catalogue Air France.

* * *

- Vrrrroummm ! Commandant de bord appelle tous les chasseurs, commandant de bord appelle tous les chasseurs ! L’ennemi est en vue ! Sus à l’armée rouge ! Sus à l’armée rouge ! Voyants allumés, sortez vos missiles ! Ha-ha, prends ça, pourriture communiste ! Piou-piou-piou-piou-piou, on va vous exploser comme des dattes confites sur un rebord de fenêtre, buveurs de vodka ! Il va pleuvoir des pruneaux sur le Kremlin !
- Thomas, descends de cet avion, ton père vient de retrouver la voiture.
- D’accord maman !

* * *

- Mademoiselle ! Mademoiselle !
- Oui, Madame ?
- Je veux bien le verre d’eau, finalement.
- Tout de suite, Madame.
- Et dépêchez-vous, pour l’amour du ciel !
- S’il vous plaît, mademoiselle, attendez, j’aimerais bien un petit quart de rouge, pour ma part.
- Silence, Thierry.

* * *

Catherine, elle était tout pour moi. Elle m’avait eu, un soir, comme ça : « Tu es très beau, Jeannot. Sortons ensemble. » Elle portait une robe rouge, moi une chemise bleue, elle était le chaud, j’étais le froid, elle voulait un rafraîchissement, moi un peu de chaleur. On s’est plus tout de suite. Elle aimait le cinéma, la planche à voile, le jazz, la bonne cuisine, et moi les livres, le ski de fond, la country et la bonne cuisine. On s’est unis dans les odeurs de pâtes d’amande, de baklavas, de loukoums et de pudding aux dattes. Etre avec elle, c’était comme être sur un nuage, une immense barbe à papa tissée de plaisirs sucrés. Malheureusement, et comme on pouvait s’y attendre, l’un comme l’autre on a tiédi. Ça me convenait, pas elle. Elle a pris sa robe rouge, ses meilleures recettes, et un avion pour quitter notre nuage. Catherine s’est envolée ailleurs. Et pourtant, c’est moi qui me suis crashé. Catherine, elle était tout pour moi.

* * *

- Hé maman, tu l’as acheté mon p’tit camion rouge ?
- Non.
- Mais… t’avais promis !
- Raah, s’il te plaît…
- Comment tu veux que je devienne pompier plus tard si tu m’achètes pas de camion ? T’es trop nulle !
- Thomas, c’est la dernière fois que je t’emmène faire les courses…

* * *

« Chers passagers, mesdames-messieurs, notre avion entre à présent dans une zone de turbulence. Veuillez rester assis sur vos sièges et ne surtout pas paniquer. Dear customers… »
Et voilà, le moment tant redouté pour Brigitte venait d’arriver. Elle avait réussir à s’en tenir à une petite sudation lors du décollage, mais à présent, le véritable combat venait de démarrer.

- Thierry, mon cher…

Mais Thierry, qui avait une paire de boules Quiès confortablement installées au fond des oreilles, roupillait comme un bienheureux. Brigitte trouva scandaleux qu’il ne la soutienne pas plus que ça dans une pareille épreuve. Une première secousse l’empêcha de balbutier quelques mots pour protester. Une deuxième secousse provoqua trois nouvelles entailles dans l’accoudoir du fauteuil, et l’un des ongles rouges cassés.
« Mesdames messieurs… »
Brigitte n’avait pas envie d’écouter l’hôtesse de l’air blonde. Pouffiasse, à faire trois Paris – New York par semaine, forcément qu’on n’a pas le mal de l’air, on est habituée, on est entraînée. Mais une bleue comme Brigitte… aucune chance !

- Thierry !
- Hmm ?
- Thierry, sors le sac !
- Que dis-tu ma bibiche ?
- Le sac ! Le sac !
- Une seconde, j’enlève mes boules Quiès.
- Le sac ! Le s…

Et c’est ainsi qu’une feuille de salade, une purée-jambon dégueulasse et un mini muffin mal digérés se retrouvèrent sur les genoux de Thierry.



20 févr. 2012

pensée(s) du jour

Cours de psychanalyse : la création artistique serait la retranscription de pensées cachées et désirs refoulés ? Après tout, l’essence même du poète maudit, c’est de coucher sur papier un mal-être, et de ce fait se soulager en l’extériorisant. Catharsis veut bien dire purification. Le processus créatif serait alors lié à des mécanismes inconscients, l’artiste fait rejaillir ce qu’il a sur le cœur. Après quoi l’œuvre développe sa propre vie : il y a une œuvre pour chaque œil qui la voit, pour chaque interprétation qui s’en fait, chaque émotion qui s’en dégage.
« Le vrai génie sans cœur est un non-sens. Car ni intelligence élevée, ni imagination, ni toutes deux ensembles ne font le génie. Amour ! Amour ! Amour ! Voilà l’âme du génie. » - Wolfgang Amadeus Mozart.

--> quelque chose de beau : "Le Parc", chorégraphie d'Angelin Preljocaj sur une musique de Mozart, dansée par Aurélie Dupont et Manuel Legris.

 * * *

(parodie d'un penseur Viking)
Ça a quelque chose d’effrayant, cette société dans laquelle on vit et qui s’attache à tout montrer, à tout dire, à tout exposer au public. Gérard Wajcman : le 21ème siècle débute dans l'idéologie de « l’hypervisible, » transparence absolue. Facebook aujourd’hui : comme les heureux élus (propos ironique) de la télé-réalité, publier des émotions, des photos maquillées, des désirs dont on veut que quelques personnes prennent conscience mais qu’on rend accessibles à tous, tenter de se créer une personnalité publique. Devenir, tous, des peoples. Le danger : à trop révéler, à trop dire sans arrêt, risque qu’on ne soit plus identifié qu’à ce qu’on crie sur les toits, risque que les gens oublient que la personnalité, c’est beaucoup plus qu’un papier d’emballage. La face visible de l’iceberg : il y a toujours quelque chose derrière. L’art contemporain de Duchamp, Malevitch et consorts, art tissé d’absence, de vide : le Carré blanc sur fond blanc ne montre rien, objectivement. Et on peut dire des milliers de choses dessus.

Et j'ai un blog : j'suis con ou quoi ?

17 févr. 2012

Mickey au pays des merveilles

Exercice live (le temps d'une soirée) sur VosEcrits.com
Thème : raconter un exploit ; contraintes personnages : Mickey & le lapin en retard d'Alice au pays des merveilles ; objets à placer : ordinateur, cuillère à soupe, fer à repasser, brosse à cheveux

  
"Chat timide fait souris effrontée" - proverbe irlandais


- Mon ami, c’est un plaisir de discuter avec toi, ah-ha ! Et le thé du Lièvre de Mars est excellent, tu le complimenteras de ma part !
- Voyons Monsieur Mickey, ce n’est rien. Le tout, concernant le thé du Lièvre de Mars, c’est qu’il lui est livré toujours à l’heure. La plante à peine coupée est immédiatement lavée, traitée, séchée et expédiée, sans délai, et c’est ce petit goût de ponctualité qui lui donne toute sa saveur.

Voilà une heure que je discute avec un lapin. D’habitude, les lapins n’ont pas beaucoup de conversation, mais celui-là, qu’est-ce qu’il parle ! Comme mon ordinateur quand je veux faire une recherche sur internet : je donne un mot, il me renvoie cent cinquante propositions. Et c’est fatiguant, c’est fatiguant…

- Néanmoins, c’est heureux que son thé, importé des meilleures contrées de Ceylan, soit un régal pour les papilles, parce que, en comparaison, les pâtisseries du Chapelier sont désespérément médiocre. Et pourtant, je lui avais offert un livre de cuisine à son antépénultième non-anniversaire, j’osais espérer que depuis il aurait fait des progrès. Mais ce rustre est incapable d’apprécier la nourriture raffinée, aussi je ne suis pas tant que ça étonné que…

Mais ferme-la, bouffeur de carottes. De toute façon, ta vision de la nourriture raffinée est superflue : avec toi c’est gratin de carottes, risotto aux carottes, charlotte aux carottes, choux à la carotte et j’en passe et des plus indigestes, alors… Qu’est-ce que c’est dur d’être moi, parfois ! Le gentil Mickey, avec son grand sourire et ses grandes oreilles, toujours de bonne humeur pour plaire aux petits enfants. Mais les petits enfants, ils ne savent pas ce que c’est dur d’être Mickey ! Entre supporter Dingo qui, entre nous, est le derniers des cons, Pluto qui fait la gueule depuis que je l’ai castré, et l’autre cruche de Minnie qui, depuis le temps qu’on se connait, habite toujours chez sa mère – ah, les longues discussions avec Donald pour parler de ce problème qu’il connaît bien, lui aussi ! Et là, ce petit père lapin, tout mignon, tout propre, blanc comme neige – tiens, en voilà une autre bien niaise, Blanche-Neige… Elle a un fer à repasser à la place du ciboulot, celle-là… Eh ouais, mais, être Mickey, c’est un standing, c’est des millions de billets verts, des milliards de mômes, depuis plus de quatre-vingts ans, et jamais droit à la retraite, non monsieur. Alors, la provenance du thé du Lièvre de Mars, honnêtement…

- Oh, mais Monsieur Mickey, on discute, on discute, mais c’est que je vais être en retard !
Allons bon.
- Ah, j’en suis bien navré, ami lapin, ah-ha !
- C’est moi qui suis navré, Monsieur Mickey, d’autant plus que, depuis une heure que nous discutons, je n’ai toujours pas évoqué le sujet crucial à propos duquel je voulais vous entretenir.

Et, accessoirement, me faire quitter ma belle villa de Mickeyville pour aller m’enterrer dans une forêt un peu glauque. Ouais, belle villa. La maison pourrie, c’est que pour les comics.

- Alors voilà, Monsieur Mickey. C’est à propos du Chat du Cheshire. L’autre jour il a voulu draguer une chatte sur un toit brûlant, et il s’y est cassé les dents. Depuis, il ne sourit plus, et je crains qu’il ne soit tombé malade.
- Vraiment ?
- Oui. D’ailleurs il est là, juste à côté. Mais vous ne le voyez pas, parce qu’il est invisible, et comme il ne sourit plus, on ne peut plus le voir du tout.
- Et donc, mon ami lapin, vous pensez que je peux faire quelque chose pour lui, ah-ha ?
- Oui, absolument ! Vu que le sourire du Chat du Cheshire a été inspiré par un fromage, que vous aimez le fromage et qu’il aime les souris, j’ai pensé que voir une souris lui redonnerait une humeur joviale. Alors vous me direz, pourquoi vous, vu que le Lièvre de Mars et le Chapelier ont un loir pour ami. Mais sourire et souris sont des mots qui se ressemblent plus, là où loir rime avec dortoir, ce qui prête plus à la somnolence qu’à la gaieté, encore que cela demeure contestable, mais de toute façon le Loir a toujours un pet de travers, et préfère bien la compagnie des cuillers à soupe à celle des chats, et…

Brosse à cheveux. Non mais rien, désolé, j’avais juste envie de dire un truc complètement absurde. C’est quoi son problème, à ce lapin ? Autant, une bière avec Bugs Bunny qui balance que des vacheries, ou même Roger Rabbit et son humour à deux balles, autant ça c’est sympa, autant ce lapin blanc, là, il commence à me les hacher menues. Bon ben allez, amène-le ton Grosminet, j’ai très envie de jouer à Titi !

- Nervons dans les progazes, fleurs des édulcinées…

C’est quoi, ça ?

- Monsieur Mickey, c’est du Jabberwocky, le Chat du Cheshire se manifeste !
- Fanez dans les hangroves, justement garlandées…
- Monsieur Mickey, c’est formidable, il se manifeste, je ne l’avais pas vu aussi en forme depuis l’avant-dernier non anniversaire de Tweedledee et Tweedledum !
- Bivrez, flussez, glaisez, dans les ernestes branches…

Oh purée… Ce sera un exploit si je ne choppe pas la migraine. Même Minnie, dans ses moments de rare lucidité, n’est pas aussi prise de chou ! C’est une sorte de poésie, si j’ai bien compris… Il veut des jolis mots ? Ok, pas de problème, je suis américain, j’ai un smartphone, je vais lui chercher des citations sur le web et on aura la paix. Ah non, ici ça capte pas… Bordel, bordel, bordel !

- Cher ami chat, ah-ha ! Peut-être y a-t-il une solution adaptée à votre problème ?

Et allez, bravo Mickey, ça servait à rien. Si je tenais le scénariste qui me fait dire des trucs aussi débiles…

- Un problème, petite souris ? Miaou, je n’ai pas de problèmes. Il n'y a pas de problèmes ; il n'y a que des solutions. C’est l’esprit qui invente ensuite le problème. Il voit des problèmes partout.

Hmm, c’est du André Gide, ça. Ah mais ouais, tiens, tant qu’à être au Pays des Merveilles, je dois pouvoir être cultivé ?

- Savez-vous, cher ami chat, qu’un proverbe chinois prescrit que sourire trois fois par jour rend tout médicament inutile ?
- J’entends bien, petite souris, le sourire est à la figure ce que l’esprit est à l’intelligence. Un bon brossage de dents est alors le seul remède, et pour moi le dentifrice a l’apparence d’une charmante créature féline.

Bon, ça au moins c’est clair. Une chatte, doit bien y avoir de ça en réserve dans les greniers Disney. Ah oui, tiens, Marie, la fille de Duchesse dans les Aristochats, elle doit avoir grandi depuis le temps. Et puis c’est une parisienne, la prise de chou ça va pas la gêner. Allez, je leur demande de m’expédier ça fissa, et puis on n’en parle plus. Ah mais non, mon smartphone n’a pas de réseau… Non mais c’est le Pays des Merveilles, si ça se trouve je peux ouvrir une faille spatio-temporelle et la faire venir… Allez, je peux bien écrire n’importe quoi : et hop la voilà !

- Bonjour Marie, ah-ha !
- Miaou !
- Miaou ?
- Miaou miaou !
- Miaou !
- Bon ben c’est pas tout ça, hein, mais j’ai promis à Minnie de l’amener au bridge, faut sortir le chien, j’ai un fromage sur le feu, ciao la compagnie, that’s all folks !
- Au revoir Monsieur Mickey, ne soyez pas en retard !
- Oh, le civet javellisé, ça va bien !

Voilà, et ciao le Mickey sympa au passage, non mais sans blague. Attends, l’autre énergumène va bien me sortir une phrase d’on ne sait pas où…

- Il faut donner du temps au temps, petite souris !

Gagné : Cervantès. Allez, fin de cette histoire de fous, direction Mickeyville, je vais prendre le train sur un rail de coke, et autant en emporte le temps !



12 févr. 2012

ceci n'a aucun rapport avec la St Valentin

Je l’ai rencontrée sur la plage
Tout juste échouée sur le rivage
Une bouteille et le message
D’un au secours venu du large

Il y avait écrit sur la page
Des mots décrivant des nuages
Une photo de son visage
Et quelques ratures dans la marge

Je me suis jeté à la nage
A la recherche du naufrage
Peut-être vrai ou bien mirage
Je l’apprendrai à ma décharge

* * *

Je l’ai sauvée, pauvre ingénue
A la dérive, le cœur à nu
L’ai blottie au creux de ma main
Pour qu’elle y noie tout son chagrin

Elle alla mieux le lendemain
Prit le premier courant marin
Et dans les vagues disparut
Me laissant seul et éperdu

* * *

Je l’ai retrouvée sur la plage
Une bouteille en échouage
Transportant encore un message
D’appel à l’aide au loin, à charge

Il y avait la même image
Les mêmes mots, les mêmes gages
Je reconnus le doux visage
Qui m’avait laissé à la marge

Mon cœur voulut ce sauvetage
Au risque d’un nouveau ratage
Mais la raison trouva plus sage
D’aller ailleurs prendre le large



















En revanche, ça c'est en rapport avec la St Valentin : 
http://9gag.com/gag/2668893 ^^

5 févr. 2012

clap / clac

'a y est, c'est bel et bien l'hiver.
J'en profite pour féliciter (même s'ils n'en sauront rien et que ça n'a aucun rapport) les vainqueurs du festival Premiers Plans d'Angers qui a eu cette année une belle édition, de chouettes films et d'excellents programmes.
Et aussi Jérémie Ferrari qui a fait un carton sur France 2 hier soir (son sketch déjà sur youtube : Intouchables, forcément une suite vu le succès!). Décidément, merci Laurent Ruquier de nous proposer depuis deux ans une aussi chouette émission, un télé-crochet aux antipodes de la Star Ac' et qui fait du bien. En juin quelques uns des meilleurs humoristes d'On ne demande qu'à en rire au casino de Paris : ça fait regretter de vivre en province ! Pas grave, on fait des bonshommes de neige...